Le Conseil de stabilité financière (CSF) a annoncé que le système financier mondial reste vulnérable à de nouvelles tensions sur les liquidités, à des vulnérabilités dans la surveillance du Shadow banking. Créé en 2009, le Conseil de stabilité financière (CSF) est un organisme international du G20 chargé de surveiller et de faire des recommandations concernant le système financier mondial.
Dans le même sillage, dans une lettre publiée, le président du CSF, Klaas Knot, qui est aussi gouverneur de la banque centrale néerlandaise, a appelé les principaux ministres des finances du G20 et les gouverneurs des banques centrales à poursuivre leur action pour mieux encadrer la finance de l'ombre.
Le Shadow banking ou la finance de l'ombre regroupe les entités non bancaires engagées dans des activités de collecte d'argent et de prêt. Il est constitué en grande partie de fonds d'investissement collectifs, de hedge funds, de REITs (OPCI), de brokers ou des trusts.
L’enjeu est important car selon le CSF, la taille du Shadow banking (hors assurances et fonds de pension) est estimée à 139 trillions dollars (152 trillions de dollars selon la banque de France) dont 40% sont détenus par des fonds d’investissement (autres que les fonds monétaires et les hedge funds) contre 33% pour d’autres intervenants. In fine, le Shadow banking représente près de 31% du système financier.
En particulier, selon la Banque de France, les opérations de la finance de l’ombre regroupent un ensemble très vaste et diversifié d’acteurs et d’opérations financières, allant de la collecte de fonds par un fonds monétaire ou un hedge fund, à l’octroi d’un financement par un fonds de capital-risque, jusqu’aux opérations de titrisation les plus complexes. Aussi, certains territoires, comme les Îles Caïmans, connaissent une surreprésentation du poids de l’intermédiation financière non bancaire dans les actifs du pays (plus de 90% des actifs financiers du pays).
En outre, ces acteurs gèrent certes une partie de l’épargne existante. Cependant, les fonds collectés ne sont pas assimilables à des dépôts bancaires, ce qui les exclut du mécanisme de garantie des dépôts. De plus, sauf exception dans certains pays, ces entités ne bénéficient pas du refinancement des banques centrales et n’ont donc pas un accès direct à la liquidité d'urgence en cas de tensions ou de crise.